Thierry Hesse, Président de Foires, Salons et Congrès de France et président d’AMC Promotion. « Le média Foire et Salon se maintient plutôt pas mal en ces temps de crise ! »

Les investissements se faisant en amont, le secteur ne mesure peut-être pas complètement l’impact de la crise. Néanmoins, certains rendez-vous ont été annulés comme le Mondial du 2 roues que vous organisez. Y a-t-il d’autres annulations ou reports en vue?

« Concernant le Mondial, précisons qu’il s’agit pour le salon de la moto d’un report à l’année prochaine mais que le salon du cycle est confirmé. Cela dit, il est vrai, qu’à partir du moment où des marques exposantes leaders ont des instructions internationales pour ne pas participer au salon prévu, il est difficile pour l’organisateur de passer outre leur présence par respect pour les visiteurs, les exposants et les médias qui taxeraient le rendez-vous de « sous salon ». Je regrette que certaines marques, comme Honda, choisissent le repli en cette période mais je ne peux que constater que cela nous dépasse et n’est pas propre à la France ! Néanmoins, il faut dire que le média Foire et Salon se maintient plutôt pas mal en ces temps de crise avec, par exemple, des taux de visitorat en hausse par rapport à 2008 pour les salons grand public/foires et ce, malgré une légère baisse de surface et de nombre d’exposants pour les salons professionnels .»

Comment FSCF soutient-elle la filière en cette période ?

« Tout d’abord en expliquant aux exposants qu’il ne faut justement pas cesser de communiquer et se cacher. Ensuite, en multipliant les propositions faites au gouvernement dans le cadre du plan de relance. Je suis frappé de voir qu’en région, les foires représentent souvent la seule possibilité pour des entreprises locales de se faire connaître et de développer leur CA. Il faut donc les aider. Autre soutien, une campagne de promotion de notre média devrait être mise en œuvre et nous en discutons actuellement avec le gouvernement, le Medef et la CGPME. Enfin, nous allons intervenir à Bruxelles pour dénoncer des pratiques de dumping que nous observons notamment en Espagne, en Italie et en Allemagne où des manifestations sont soutenues et payées par les régions ou les municipalités. Par exemple, le salon auto de Barcelone qui ne devait pas avoir lieu s’est quand même tenu grâce à la région Catalogne qui a tout financé (hébergement, stand, etc.) devant l’importance des retombées économiques ! »

Un des thèmes du prochain congrès d’été FSCF (*) concerne les évolutions du secteur d’ici 2012. Pouvez-vous nous en dévoiler quelques-unes ?

« C’est un sujet ambitieux, que je ne peux encore aborder, si ce n’est pour vous dire que nous aurons deux axes de travail : le développement durable dans toutes ses composantes et les nouvelles technologies d’information et de communication. »

De quelle façon arrivez vous à fédérer des membres aux métiers si différents : prestataires de services, gestionnaires de lieux et organisateurs de manifestations ?

« C’est un des points qui me passionnent le plus depuis que je suis président de la FSCF et ce n’est pas fini car nous allons prochainement intégrer les agences d’événements ! Je pars du principe que plus nous représentons la filière dans son ensemble, plus nous sommes forts et plus nous pouvons avoir du poids vis-à-vis des institutions. À nous de faire en sorte que tout le monde s’entende d’autant mieux que les différences entre les métiers s’estompent et que certains adhérents ont plusieurs casquettes ».

(*) 1-3 juillet, Saint Malo