Elles ne s’appellent pas toutes Maya mais vivent par milliers en communauté, ont une vie fascinante et – bien qu’on ne doute pas un instant de leur grande utilité – on aurait plutôt tendance à les chasser.
Mais aujourd’hui, l’heure de la rédemption est arrivée et vous allez pouvoir devenir le chanceux papa ou l’heureuse maman d’un tout petit essaim d’abeilles qui vous comblera de bonheur dès le matin au petit déj… Car il est désormais possible d’adopter – entendez par là : mécèner – une ruche afin de participer à la sauvegarde de ces charmantes bestioles (Cf . Vu, lu, entendu) ! Si les bourdonnements vous insupportent, optez pour l’adoption d’une vache et manifestez ainsi votre soutien aux producteurs de lait qui en ont grand besoin en ce moment. Et si, toute la faune vous indiffère, mécènez plutôt un des nouveaux bancs du Jardin des Plantes à Paris ou cédez aux avances d’une statue du parc du château de Versailles. À moins que vous ne soyez tenté par cet insolite appel de l’Etat sollicitant les entreprises pour l’aider à acquérir un échantillon de pierre issue du massif du Mont-Blanc d’un montant de 250000 euros (Journal Officiel du 6 septembre).
Forcément plus original qu’un club de foot ou un festival de musique, plus amusant à exposer lors d’un dîner en ville mais certainement plus difficile à expliquer aux salariés, voici venu le temps de l’appel au mécénat pour tout, tout, tout ! Et si, sur le fond, toutes ces initiatives ont leur importance et sont souvent essentielles à l’écosystème ou la sauvegarde du patrimoine par exemple, elles finissent, par quelque peu galvauder le mécénat en le plaçant au niveau d’une communication gadget.
Crédit : JC Guilloux