La saison des meetings politiques bat son plein! Pour les organiser, chaque candidat a son fonctionnement et ses réseaux. Ainsi, c’est à André Loncle (ex Publicis Events, ex Public Système et actuel consultant pour Euro RSCG/Havas) que le Parti socialiste a confié la production des 10 meetings de François Hollande dont le premier, le 22 janvier au Bourget, a fait forte impression. Il revient pour nous sur les coulisses d’un genre d’événement qui demeure particulier.
André Loncle, producteur des rassemblements du candidat Hollande
Comment devient-on le «monsieur événements» du PS ?
« J’ai participé à l’organisation de nombreuses grandes conférences internationales du type Davos. Tout naturellement, cela m’a amené à travailler dans la sphère politique, notamment avec Euro RSCG durant l’année de la présidence Française de l’Union Européenne en 2008 ou encore la gestion des conférences du FMI avec Dominique Strauss-Kahn. Pour l’anecdote, je travaillais d’ailleurs sur la future campagne de DSK avant l’incident de New York… C’est le Parti socialiste qui est venu me chercher et je suis donc délégué par Euro RSCG/Havas pour m’occuper, depuis novembre, de la production exécutive des rassemblements de la campagne. Cela représente 10 gros meetings et un nombre variable d’autres formats qui dépendent de l’actualité.»
De quelle façon fonctionnez vous ?
« La direction de campagne décide du planning du candidat, des meetings et des lieux qui sont réservés pour la plupart en avance. Je travaille surtout avec Manuel Valls, responsable de la communication. Il sait exactement ce qu’il veut et me charge de mettre en œuvre chaque production: moyen technique, scénographie, fond… Je propose aussi les prestataires via un appel d’offres et ce, pour toute la durée de la campagne. Ils doivent être très réactifs et surtout respecter les budgets puisque l’enveloppe globale des rencontres durant toute cette période est fermée. C’est ainsi que Magnum (son et lumière), Stacco (scène) et M Vision (diffusion audio) travaillent avec nous. En revanche, tout l’accueil et la sécurité est géré par le PS et je fais appel à des sociétés locales pour le catering.»
Avez vous fait répéter François Hollande pour le Bourget et a-t-il eu des exigences particulières?
« Non, il est très autonome et fait ses discours lui même. Cela fait quand même 30 ans qu’il fait ça! Nous élaborons le conducteur et c’est l’équipe de campagne qui prend le relais. Nous avons juste transporté le pupitre au QG pour que F. Hollande puisse se l’approprier et être à l’aise. Sinon, il n’a pas d’exigence particulière. Il est vrai que pour ce premier meeting, tout le monde était un peu tendu mais désormais tout s’enchaîne sereinement. De toutes façons, il y a beaucoup de filtres et ce n’est pas pire que de se retrouver dans le cas d’une grosse convention avec 36 interlocuteurs. Finalement je rends des comptes de la même façon. Ce qui change c’est l’engagement sur 6 mois, la culture des gens que je côtoie et le quotidien qui est beaucoup plus bousculé.»
Et si l’UMP vous appelle demain pour ses réunions?
« Ça va être compliqué car je serai en meeting à Rouen (*)! Plus sérieusement, j’ai un contrat qui me lie jusqu’en mai à cette équipe de campagne».
(*) intw faite le 14/2
– 20000 participants
– 3 tribunes pour 7600 places
– 1 parterre de 1200 places dont carré VIP
– 9000 chaises
– 200 militants pour le service d’ordre
– 1 scène de 220m2 avançant vers le public
– 1 pupitre mais 0 prompteur!
– 1 budget entre 400000 et 500000 euros (chiffre avancé dans Le Parisien par le trésorier du PS)
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