« L’heure est venue de sortir d’un certain ronronnement pour être vraiment inventif et créatif en dépoussiérant des formats devenus parfois dépassés… »
De quelle façon votre entreprise traverse-t-elle cette crise ?
« Notre secteur de l’immobilier ayant été tout de suite impacté, nous avons pris nos dispositions avant même le confinement. Soucieux d’assurer la sécurité de nos 275 salariés, l’ensemble du Codir a décidé de fermer nos bureaux de vente et de mettre tout le monde en télétravail puisque nous étions équipés. Néanmoins, une vingtaine de collaborateurs se rend, en rotation, dans nos locaux afin de relever le courrier et de travailler sur des documents comptables qui ne peuvent quitter l’entreprise. »
Avez-vous initié ou participé à des initiatives citoyennes en cette période ?
« Nous avons, sous la houlette de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de France (FPI), apporté un soutien financier au Collectif Protège ton soignant qui a recueilli à ce jour presque 5 M€ destinés aux achats médicaux d’urgence dans la lutte contre le virus. »
Comment s’est organisée votre communication externe et interne ?
« En externe, nous avons fortement réduit notre expression ! Cela dit nous avons dû maintenir une communication commerciale, étant au moment du confinement en pleine commercialisation de 2 programmes immobiliers. Celle-ci s’est faite de façon digitale avec la création d’outils numériques spécifiques permettant d’identifier les préférences de plans, demander un RDV et créer un rang d’arrivée dans cet espace de vente virtuel. Et les rendez-vous avec les commerciaux se sont faits via Teams .Le lien a également été entretenu avec nos clients qui ont pu nous adresser leurs questions grâce à une adresse e-mail dédiée et nous avons, sur les réseaux sociaux, partagé des conférences et des actualitéssur des thématiques liées à notre métier et son évolution suite à cette pandémie. Pour l’interne, réunions virtuelles fréquentes et échanges de mail permettent de maintenir la communication avec les collaborateurs. Et, dès la semaine prochaine nous réunirons tout le monde via Teams. »
Qu’en-est-il des événements que vous aviez programmé ?
« Nous avons une vingtaine d’événements annuels et ceux prévus durant cette période ont bien évidemment été annulés ou reportés. Ainsi nous devions, mi-mars, participer au salon Mipim à Cannes qui a été reporté début juin puis annulé pour être reprogrammé en 2021. Concernant notre convention annuelle, devant se tenir à Paris le 2 avril, nous avons fait le choix de la reporter, a priori à la rentrée de septembre. Enfin, il y a de plus petits événements comme des séminaires de directions régionales, des team buildings ou des opérations de RP qui sont suspendus pour le moment et nous aviserons en fonction de la situation pour les reprogrammer fin 2020 ou 2021. »
Pour votre convention, vous parlez de report et non d’annulation. Comment avez-vous géré cette décision avec vos fournisseurs événementiels ?
« Dans 90% des cas, nos prestataires ont été réceptifs et nous avons pu trouver les meilleures solutions pour les deux parties. Mais quelques-uns n’ont pas joué le jeu, ont été rigides dans leur approche ou ont profité du report pour augmenter leurs tarifs ! C’est regrettable et cela entame forcément la relation de confiance et de fidélité que nous tissons avec ces partenaires réguliers. Si globalement je reconnais à tous ces professionnels événementiels leur capacité à se réinventer, je pense que l’heure est venue de sortir d’un certain ronronnement pour être vraiment inventif et créatif en dépoussiérant des formats devenus parfois dépassés… Et je parle aussi pour nous, les annonceurs. Finalement, nous espérons tous que cet épisode pandémique fasse jaillir des nouvelles approches de communication, de nouveaux formats, de nouveaux concepts…»
Après ces semaines de télétravail et de relation exclusivement digitale, quelle forme va prendre votre communication ?
« Le digital pour l’événementiel n’est pas très prégnant chez nous. C’est donc assez nouveau et il est clair, tant que nous devrons vivre avec le virus, que toute rencontre physique non indispensable sera transformée par un échange digital. Je suis donc actuellement en plein sourcing de plateformes de contenu et d’échange. Néanmoins, nous ne passerons pas toute notre communication événementielle en virtuel et nous nous orienterons sûrement vers une hybridation en fonction de nos publics et de nos messages. »
Quelle est votre plus grande envie, à titre pro et perso, au moment du confinement ?
« Sur le plan perso, ce serait bien sûr de voir mes proches mais aussi de fêter dignement mes 50 ans vécus en confinement… A titre professionnel, j’ai très envie de voir toute mon équipe mais a priori ce ne sera pas avant l’été puisque nous allons continuer le télétravail et organiser des rotations de présence dans les bureaux ».