Ils incarnent, au sein de la filière événementielle, tous ces métiers œuvrant dans l’ombre : dir prod, responsable logistique, concepteur-rédacteur/rédac chef, scénographe, directeur artistique, infographiste, topeur, régisseur général, animateur… Indispensables au montage d’un événement, ils sont comme tous les opérateurs du secteur à l’arrêt complet depuis 3 mois. Une situation d’autant plus difficile, que mal identifiés et pas fédérés, tous ces hommes et femmes aux missions très diversifiées ont du mal à faire entendre leur voix auprès des pouvoirs publics, qui viennent tout juste d’intégrer la réalité de la filière et son poids économique. C’est une des raisons pour lesquelles, vient d’être créée l’association Freelances de l’événementiel comme l’expliquent Marie Le Nestour et Jean Poyeton membres du bureau provisoire : « Si cette crise nous a tous laissés pantois, elle nous a donné le temps et l’opportunité de réfléchir sur notre condition de free et d’échanger entre nous. Un sondage, auquel plus de 900 frees ont répondu, a révélé tout un ensemble d’anomalies auxquelles nous sommes confrontés comme, par exemple, de nombreux statuts différents (*) et quelque 30 codes APE ! ». C’est donc sur la base de ce constat de disparités administratives, mais aussi sur la nécessité d’être mieux intégrés à la chaîne événementielle et donc reconnus, que s’est imposée la nécessité de se structurer par le biais d’une association. Celle-ci est axée autour de 3 objectifs : Former un réseau social et professionnel ; Représenter, promouvoir et valoriser ces métiers ; Mettre en place des outils, services et actions pour mieux protéger et défendre les intérêts des frees. Et, crise du Covid oblige, la première initiative a été de concevoir un manifesto pour parler d’une même voix afin d’être entendus auprès des pouvoirs publics. « Nous ne sommes pas dans la revendication ajoutent Marie Le Nestour et Jean Poyeton. Notre souhait est de nous associer à la démarche de reconnaissance et de valorisation de la filière menée actuellement par Lévénement Asso et les organisations professionnelles. Nous sommes tous dans le même bateau mais c’est plus compliqué pour nous freelances qui ne sommes pas identifiables. Nous voulons être vus et entendus pour trouver en urgence un moyen d’identification simple et pérenne pour TOUS les acteurs de notre secteur et construire ensemble l’événementiel de demain ».
(*) : microentreprise pour 38% ; intermittence du spectacle 20% ; EURL/SARL 19% ; SAS/SASU 10% ; CDD d’usage/régime général 5% ; EI/EIRL 4% ; Maison des Artistes 3% ; Portage salarial 1%°.