#balancetonappeldoffres ?

C’est comme une épine dans le pied qu’on néglige pendant des années et qui, au fil du temps, s’infecte au point d’empêcher de marcher… Car, si aujourd’hui Lévénement Asso pousse son coup de gueule avec la campagne La Ligne rouge est franchie, cela fait bien longtemps que ce sujet des pratiques d’appels d’offres empoisonne le secteur événementiel. Il y a 25 ans déjà, quelques agences étaient montées au créneau réclamant que les compétitions soient indemnisées pour les perdants et l’Anaé (l’organisation pro à l’époque) avait même tenté d’inciter ses membres à refuser de participer à certains appels d’offres… ce qui ne s’était pas avéré très concluant.

Depuis, malgré un incalculable nombre de guides édités par différentes associations d’annonceurs et d’agences, de rencontres, de débats, de co-signature de charte… le problème demeure et fragilise aujourd’hui toute une filière déjà bien mise à mal par la crise sanitaire. Alors, cette énième – ultime pourrait-on même dire – tentative de normalisation des relations entre les deux parties aura-t-elle plus d’effet ?

Il va être intéressant de décortiquer la parole des annonceurs invités à témoigner par l’association. Mais qui, au sein de ces entreprises prescriptrices d’événements, va répondre ? Celle ou celui qui établit le brief et connaît un tant soit peu les rouages, tenants et aboutissants, contraintes, mobilisation de matière grise et engagement de temps passé sur ce type d’exercice… mais qui n’est pas toujours la ou le décisionnaire final(e) et entretient parfois, à contrecœur, ces mauvaises habitudes par crainte de s’opposer à sa hiérarchie ? Celle ou celui qui achète et dont l’expertise événementielle ne s’est bâtie que sous le prisme budgétaire ? Celle ou celui qui ne maitrise pas l’opérationnel mais dont la fonction l’autorise à lancer un projet pas toujours réfléchi, détaillé, budgété ?

Il va également être intéressant de mesurer l’adhésion des agences à cette démarche collective, devant logiquement aboutir au refus d’appels d’offres jugés non conformes aux règles de base. Auront-elles les moyens économiques de le faire et prendront-elles le risque de s’opposer à de grandes marques en cette période post-Covid plutôt délicate ?

Autant de questions dont les réponses, très attendues, auront la faculté de dénouer le nœud du problème ou d’en refaire un nouveau…

 

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