Dans ce concert de louanges, tellement justifiées, à propos de l’organisation des JOP24 et de ses cérémonies, il y en a deux qui ont retenu notre attention. Une plutôt ironique, mais carrément bien trouvée, signée du Wall Street Journal titrant « « La plus grosse surprise des JO de Paris : même les Français n’ont rien à redire ! ». Et, une autre, glanée sur LinkedIn, émanant d’une Américaine se posant la question suivante « Qu’est-ce que la vraie France ? Est-ce une nation souvent dépeinte comme politiquement paralysée, socialement ingouvernable et embourbée dans des débats perpétuels ? Ou est-ce la France dont les gens du monde entier ont été témoins pendant les Jeux olympiques, unie, organisée, confiante, rayonnante de créativité, d’ingéniosité, d’élégance culturelle et de finesse diplomatique ? » avant de conclure : « La France est de retour et le monde entier a les yeux rivés sur vous ».
De retour ? Sans nul doute pour les observateurs étrangers qui ont été éblouis par ce que la France – après un leadership qui commençait à dater – a délivré en termes d’organisation parfaite, d’audace, de créativité et de choix disruptifs. Sans nul doute pour les Français, qui ont vécu une parenthèse véritablement enchantée, festive et extraordinaire dans un contexte plombant. Et étonnamment, sans nul doute aussi pour notre filière événementielle, qui a prouvé au monde entier que cette fameuse (et parfois galvaudée) french touch était bien une réalité.
Pourtant ce n’était pas gagné comme on dit… car ils étaient nombreux ces pros événementiels à ne pas forcément y croire, à exposer à la moindre occasion leurs doutes, à en oublier de faire confiance à leurs petits camarades. Comme si avec la créativité et le tempérament de Thierry Reboul, l’expertise et le savoir-faire des agences (Auditoire, Havas Events, ubi bene, Obo et Double 2 associées dans Paname 24 et Hopscotch aux côtés de Leap Creative Studio) ainsi que de tous les pros des nombreux corps de métiers événementiels, associés à l’audace et la confiance de Tony Estanguet ainsi qu’au talent de Thomas Jolly… on allait offrir au monde des spectacles de petite kermesse de fin d’année scolaire ! Si aujourd’hui, tous les acteurs événementiels sont, à juste titre, en lévitation extatique… il est dommage que cela n’ait pas toujours été le cas et que la solidarité et la confiance aient pu faire place à autant de doutes et pas mal de silences…
Au point que dans ce concert de louanges, l’événementiel soit si peu voire pas du tout cité ni par les pouvoirs publics, ni par les organisateurs, ni par les médias… Ceux qui savent, savent. Mais nous avons sans doute raté l’occasion de dire haut et fort que c’est le talent de nos acteurs événementiels qui a permis d’offrir au monde cet inoubliable spectacle et de générer autant de ferveur et d’émotion populaire.
Quand on se souvient que durant la crise du Covid, le secteur était en transe de se voir enfin cité et reconnu par les pouvoirs publics… Là, avec les JOP24 nous avons eu la plus belle des reconnaissances de sa valeur ajoutée et de sa puissance. Ce n’est donc pas un retour, c’est juste une réalité qui s’est enfin merveilleusement exprimée sur cet incroyable et inespéré terrain de jeux ! Il va maintenant falloir que la filière fasse savoir ce qui revient à César… et pour rester dans la métaphore sportive… surfer sur la vague !
