Quelque chose à vous dire

Delphine Bouclon, Présidente de La Clé

« En 4 ans, La Clé a réussi à faire entendre sa voix et à prendre sa place au sein de la filière événementielle. »

 

 

Rappelez-nous le contexte de la création de l’association et son objectif…

« Au moment de la crise du Covid, alors que notre activité était très ralentie, nous avons fait le constat que nous n’étions pas assez connus ni reconnus dans l’écosystème événementiel… alors que nous en sommes bien souvent la porte d’entrée ! Cette prise de conscience a impulsé la création de La Clé, dont l’objectif est de mieux représenter les gestionnaires de lieux de séminaires et d’événements pour défendre leurs intérêts et spécificités tout en les accompagnant face aux défis du secteur. Autour de 3 missions – fédérer, animer, influencer – l’association aide ses membres à mieux comprendre les enjeux, les soutient (notamment dans l’adaptation des sites aux nouvelles attentes des organisateurs) et contribue à faire rayonner à la fois notre expertise événementielle et notre patrimoine à travers les lieux qu’elle représente. »

 

Quel bilan tirez-vous de ces 4 années ?

« Il est très positif. Très vite, nous avons eu le sentiment de répondre à un besoin et nous comptons aujourd’hui 61 membres représentant 212 lieux parmi lesquels 3 gros porteurs (Chateauform’, Paris Society et Business Solutions by Disneyland Paris), 30% de lieux intermédiaires (Serge Kampf Les Fontaines, Viparis émotions, Musée des Arts Forains) et 60% de « petits lieux ». Ces derniers, qui se sentaient parfois esseulés, ont pu trouver en l’association un espace de partage d’expériences et de bonnes pratiques qui leur manquait et une représentation indispensable pour pouvoir faire face aux enjeux communs d’un secteur en perpétuelle mutation. A ce titre, La Clé nous a permis de mieux faire entendre notre voix au sein de la filière, en échangeant avec ses autres associations (Créalians, L’événement, France Congrès et Événements, Leads, Synpase, Unimev, Traiteurs de France, Freelances de l’événementiel). Ainsi, nous avons mené une réflexion avec les collectifs Traiteurs de France et Traiteurs Événementiels Paris, débouchant sur une charte d’engagements permettant de meilleures pratiques, plus transparentes et éthiques, dans l’intérêt de nos clients. »

 

Quid de vos perspectives ?

 « Nous souhaitons bien sûr continuer à nous développer et cela passe par de nouvelles adhésions respectant des critères précis dont ceux d’être un gestionnaire de site ERP, de réaliser plus de 60% du chiffre d’affaires en location de salle ERP, d’avoir un service dédié à la location professionnelle, etc. Aujourd’hui, nos membres sont majoritairement implantés en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine avec un gestionnaire à Bordeaux. Nous cherchons à étendre notre maillage de l’Hexagone notamment à Lille, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse mais aussi en Normandie, en région Lyonnaise et en région Paca. Pour ce faire, nous cherchons, via des rencontres régionales, à nous appuyer sur des ambassadeurs locaux susceptibles d’incarner et porter nos convictions. Par ailleurs, nous nous sommes rapprochés de l’IACC Meetings, ce qui aboutira peut-être à un développement au niveau international. »

 

Quelles sont aujourd’hui les préoccupations majeures de vos membres ?

« Tout d’abord, celle de développer le business dans un contexte économique qui est, comme chacun sait, difficile et sans grande visibilité. Nos membres ont besoin d’être rassurés et accompagnés. Ils sont les premiers maillons de la chaîne de valeur d’un événement et, après une première phase post-Covid durant laquelle La Clé a porté leur voix, puis une seconde consacrée à accroître leur visibilité, nous entrons dans une 3e phase de développement de leur activité en aidant à créer des opportunités de business. A ce titre, nous avons mis en place des outils pour faciliter les échanges de leads, clarifier nos relations avec les prestataires mais aussi aider à recruter et à s’informer sur notre métier très atomisé et le marché.

Ensuite, l’intermédiation est un sujet sur lequel l’association mène une réflexion. La multiplication des venues finders et des plateformes digitales – qui ne sont pas toujours qualitatifs et « mangent » nos marges – ne génère pas de croissance véritable pour nos exploitations. Plutôt que de nous opposer à eux, nous souhaiterions ouvrir une discussion pour clarifier nos relations et construire un partenariat qui ait du sens pour tous et soit également dans l’intérêt des clients.

Enfin, il nous faut aujourd’hui, plus que jamais, redire et expliquer que la rencontre a du sens et de l’importance pour la performance et l’équilibre de l’entreprise. C’est un message collectif à faire passer et, notre présence cette année sur les principaux salons du secteur a participé à ce que nous prenions part à cette communication aux côtés des autres acteurs de la filière événementielle. »

 

De quelle façon gérez-vous la question RSE ?

« Nos membres se doivent de répondre à ce qui est devenu un critère de choix pour nos clients. Nous nous efforçons de les accompagner dans cette démarche, qui demeure complexe pour les petits gestionnaires de lieux ne pouvant pas toujours faire face aux coûts engendrés pour y répondre. Dans notre quête de pratiques plus transparentes et éthiques, nous les tenons au courant via des webinaires thématiques de l’évolution des réglementations ainsi que des normes, nous les sensibilisons à la mise en place d’actions RSE au sein de leurs établissements et nous valorisons les bonnes pratiques, à l’instar de cette charte passée avec Traiteurs de France et Traiteurs Événementiels Paris comportant un volet spécifiquement consacré à une démarche RSE commune. Nous nous appuyons aussi sur l’expertise du cabinet Green Événements ainsi que sur les outils mis en place par les autres associations ».

 

Partager l'article
Ceci pourrait vous interesser

Vous avez une info à nous communiquer ?

Envoyer une info