On joue les prolongations ?

 

C’est une phrase qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd… Prononcée par Thomas Jolly, lors de son audition devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, elle en a même enflammé plus d’un ! Interrogé sur l’héritage des JOP, le directeur artistique des cérémonies Olympiques a déclaré :« Un grand spectacle offert à la population, est-ce que ça ne serait pas le moment ? ». Rebondissant sur cette perspective, certains parlementaires se sont alors mis à rêver en évoquant la date du 14 juillet. Le jour de la fête nat ? « Ouh là, vous n’y pensez pas ! On mélange tout ! » se sont aussitôt offusqués certains, oubliant que cette date avait déjà été préemptée en 1989, lors des célébrations du bicentenaire avec le défilé-parade de Jean-Paul Goude.

14 juillet ou autre, peu importe, le sujet n’est pas là. Il est dans l’hypothèse de prolonger ou non cette parenthèse enchantée des Jeux, en surfant sur l’engouement des Français pour leur proposer un grand événement annuel. Idée magique et géniale pour les uns – nostalgiques et pressés de revivre cette communion populaire presque inespérée et inattendue – idée ridicule et infondée pour les autres, arguant que cette éclatante réussite repose justement sur le caractère éphémère de l’événement et que l’exceptionnel est rarement durable. Au milieu de ces deux camps, se dessine toutefois – très logiquement – un consensus : quelle que serait la forme de cette manifestation, elle ne peut plus être en lien avec l’Olympisme ni probablement l’univers sportif. Reste alors la culture vers laquelle Thomas Jolly – prêchant naturellement pour sa paroisse – aurait envie de concrétiser son souhait avançant que « le désir n’est pas éteint. Quand il existe, les Français savent s’en saisir » et plaidant en faveur d’une nouvelle grande politique culturelle pour leur redonner le goût de la culture, jusque dans les régions rurales. Un vœu pieu que l’on pourrait presque qualifier de marronnier, qui n’est malheureusement pas prêt de bourgeonner au regard des arbitrages budgétaires des uns et des autres…

En attendant, cette idée de jouer les prolongations pourrait faire son chemin au sein de la filière événementielle (laquelle, au passage, attend toujours la reconnaissance publique de sa contribution au succès des JOP…) pour peu que les prescripteurs – qui ont largement boudé les événements corporate ces derniers mois – se saisissent, eux aussi un peu plus, de cette magie de la rencontre, de l’engagement positif et optimiste qu’elle génère, de la puissance de l’expérientiel, de l’idée d’investir la rue, de l’envie de dépasser les codes d’une créativité parfois contenue … Bref, que l’on continue de jouer dans la cour des grands !

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