C’est à chaque fois la même chose. D’abord, les rumeurs circulent pendant des semaines jusqu’à atteindre leur paroxysme la veille de l’événement… Ensuite, ce sont des files d’attente interminables pour être dans les premiers à acquérir le nouveau joujou Apple. Bien évidemment, le lancement du New iPad (ils ne se sont pas foulés sur le nom…) n’y a pas dérogé avec toujours autant d’excitation de la part des «Applemaniacs», qui devront pourtant patienter jusqu’à vendredi pour tenir entre leurs mains la nouvelle tablette. En attendant, la presse internationale était convoquée dans un théâtre de San Francisco, et par visioconférence à Londres, pour THE événement médiatique depuis le décès de Steve Jobs en octobre dernier. Tim Cook, son successeur, a repris le flambeau en assurant lui même le show comme le faisait l’emblématique Pdg. Car sur ce plan aussi, l’entrepreneur visionnaire avait une façon très personnelle… et très événementielle de s’adresser aux journalistes et à ses salariés. Peu de patrons s’investissent autant et sont aussi novateurs dans la mise en œuvre de leur com. Est ce aussi pour cette raison, comme certains l’ont avancé, que le chef d’entreprise a été pleuré comme un bienfaiteur de l’humanité? Pourtant, des voix se sont récemment élevées dans ce concert de louanges. A l’instar de Dimitri Kourtchine et Sylvain Bergère qui ont signé un documentaire intitulé «Apple, la tyrannie du cool» diffusé sur Arte, il y a 3 mois. Au cœur de leur critique, le fait que la marque symbole de la contre-culture serait devenue un géant qui dicterait ses normes et ses tendances… Ou encore qu’Apple qui revendique la liberté serait devenue une nouvelle religion pour des fans dévots. Et de conclure qu’au-delà d’une enquête sur son marketing, le documentaire montre comment l’entreprise a su capter les aspirations de l’individu contemporain. A savoir: l’individualisme, le consumérisme et le fanatisme…
Muriel Chapuis
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Crédits : DR, JC Guilloux