Si vous en avez parfois assez de devoir faire risette à vos collègues à la pause-café ou si les énièmes olympiades organisées par votre boîte lors d’ateliers de team-building vous hérissent le poil… réjouissez-vous ! Vous avez désormais le droit de « faire la tronche » et c’est la Cour d’appel de renvoi de Paris qui le dit, puisqu’elle vient d’annuler le licenciement d’un salarié dont l’entreprise s’était séparée sous un pseudo motif d’insuffisance professionnelle masquant le fait qu’il était considéré comme rigide, cassant, peu enclin à supporter les pots de fin de semaine et les séminaires (sources d’excès en tout genre d’après lui) et surtout… pas fun ! Oui vous avez bien lu, c’est ce qui était reproché à monsieur T qui a dû, depuis cet arrêt, retrouver ses zygomatiques et un poil plus de fun puisqu’il touchera quelque 461 000 euros d’indemnités, tout en étant réintégré dans l’entreprise qu’il avait dû quitter, il y a 9 ans. Pas sûr que ses anciens collègues de ce cabinet de conseil – à la culture d’entreprise apparemment limite gaudriole – lui fassent une haie d’honneur et trouvent son retour très fun, à moins qu’ils ne se mettent à « faire la tronche » eux aussi en espérant décrocher le jackpot !
Quoi qu’il en soit, que cette petite histoire serve de leçon à tout le monde. Aux entreprises qui auraient envie de vous sanctionner si vous freinez des 4 fers à vous plonger dans leurs us et coutumes en matière de cohésion, d’engagement, de motivation… Et aux salariés, puisque malgré cette décision, il a été reconnu qu’une entreprise peut exiger leur présence à des événements extérieurs organisés pour créer de la cohésion. En un mot, il va donc falloir continuer à supporter les vannes graveleuses de Pierre aux fêtes internes, crapahuter en tandem avec Jocelyne aux prochaines olympiades et accepter de pousser la chansonnette avec le N+1 lors du karaoké de fin de convention… Mais tout le monde aura le droit de « faire du boudin ». Ça va être trop fun !